Depuis déjà plusieurs semaines, je reçois des demandes de clarification sur le sujet concernant la vaccination. J’ai pris mon temps pour répondre à ces questions parce qu’il
s’agit d’une réalité complexe et qu’il est important, dans ma position, d’offrir aux fidèles de notre Église diocésaine des propos qui sont véridiques et clairs. Il est important de noter qu’il y a beaucoup d’informations qui circulent dans les réseaux sociaux sur ce sujet. Des experts dans le domaine de la santé semblent se contredire sur différents aspects de la
question. Il y a, de plus, des positions qui se basent sur toutes sortes de complots à la fois
politiques et religieux. Il y en a assez pour confondre même les plus savants.
Mon message aujourd’hui ne cherche pas à entrer dans le débat et argumenter d’un bord ou
l’autre. J’ai cependant pris le temps de consulter quelques médecins catholiques de la région
et dignes de confiance pour m’éclairer sur la situation et m’aider à formuler une directive qui
pourrait nous unir comme Église plutôt que nous diviser. Je perçois déjà trop de messages
qui sèment la peur et le doute et, conséquemment la division et le jugement.
Tout bien considéré, il me parait important de faire confiance aux messages de nos autorités
en santé publique ici au Canada et en Ontario. Le message principal est clair et il est fondé
sur une multitude de sources scientifiques utilisant les informations les plus récentes
disponibles.
Sur la question des deux vaccins que nous proposent les autorités en santé publique, ils sont
sécuritaires et nécessaires pour contrôler la menace du coronavirus. Pourrait-il y avoir des
effets secondaires pour certains ? Peut-être que oui. Mais les vaccins sont jugés efficaces par
nos autorités qui ont l'expertise nécessaire pour porter un jugement. La pandémie est grave
et provoque un taux de mortalité qui a déjà touché un trop grand nombre de nos familles et
de nos concitoyens, en particulier parmi nos personnes âgées vulnérables, comme nous en
avons été tragiquement témoins ici dans notre archidiocèse. Tout le système hospitalier en
est affecté. Vous n’avez qu’à parler aux médecins et aux infirmières qui sont là à tous les
jours sur le terrain pour gérer la crise. Il est nécessaire pour nous, comme Église et comme
société, de collaborer à la diminution de la propagation du virus. Je remercie tous ceux et
celles qui, dans nos paroisses, ont suivi les protocoles mis en place par le diocèse. Ces
nouvelles procédures ont fait de nos églises un environnement aussi sûr que possible pour
nous donner la possibilité de pratiquer notre foi en cette période de crise ; pouvoir aller à la
messe est essentiel.
Quant à la question d’ordre moral concernant la réception du vaccin, il est important je crois
de dire un mot. Les vaccins sont parfois développés et/ou vérifiés à partir de lignées
cellulaires provenant soit de tissus de foetus avortés, soit d'embryons humains détruits.
Sachant cela, plusieurs me demandent si nous pouvons en conscience recevoir un vaccin
développé et produit à partir de ces recherches non éthiques. C’est un sérieux dilemme.
La réponse courte à une question complexe est que dans cette circonstance particulière, il est
moralement permis de se faire vacciner. Nous sommes dans une pandémie mondiale qui a
causé la mort de plus de deux millions de personnes dans le monde et qui a laissé de
nombreux autres malades avec des séquelles persistantes. Comme nous ne disposons pas
pour l'instant d'alternatives totalement licites (moralement pures), nous pouvons recevoir les
vaccins dont nous disposons au Canada.
Pour ajouter un contexte à la réponse courte, je vais laisser les experts nous éclairer sur le
sujet. Je reconnais qu'il existe une diversité d'opinions au sein de notre Église catholique. Je
vous renvoie à deux ressources qui résument la pensée des spécialistes de la théologie morale sur laquelle je fonde ma décision : un document de la Congrégation pour la doctrine de la foi au Vatican (https://www.cccb.ca/wp-content/uploads/2020/12/CDF-Note-on-
COVID-19-vaccines.pdf) (en anglais seulement) et à une lettre écrite par les évêques de
l’Alberta et des Territoires du Nord-Ouest (https://www.cccb.ca/wpcontent/
uploads/2020/12/2020_12_02_Letter-to-the-faithful-on-Vaccines_French.pdf).
Dans les deux documents, ils expliquent que la situation actuelle en matière de vaccins n'est
pas idéale et que nous devons plaider pour que les futurs vaccins soient dérivés ou testés de
manière plus éthique. Dans notre situation, il est moralement permis de se faire vacciner et il
ne s'agit pas d'un compromis en ce qui concerne notre conviction du caractère sacré de la vie
humaine. Je vous encourage à lire l'un de ces documents, ou les deux, pour une réponse plus
complète.
Ceci dit, je n’oblige personne à recevoir le vaccin. Cependant, dans un esprit d’entraide
communautaire, pour lutter contre cette pandémie avec un nombre limité de vaccins
accessibles, je vous encourage de recevoir le vaccin.
En conclusion, il ne faut pas oublier la puissance de la prière et des sacrements. Implorons
Dieu, par l’intercession des saints, de mettre fin à cette pandémie et de nous donner la
patience et la persévérance afin de tenir bon dans la charité et l’espérance.
SVP, continuez à prier pour moi, comme je le fais pour vous.
✠Marcel