Le 4e dimanche de Pâques met en valeur le Bon Pasteur qui donne sa vie pour ses brebis. « Je suis le Bon Pasteur, le vrai berger » nous dit Jésus. « Je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent. » Il fait bon de savoir que Jésus nous connait bien, qu’il nous aime et qu’il est prêt à tout faire pour nous protéger et nous conduire vers la vie en plénitude. En effet, nous avons du prix à ses yeux, et il est prêt à risquer sa vie pour chacun d’entre nous.
J’aime bien cette image biblique du Bon berger car elle me donne le goût de l’imiter et de me donner par amour au service des brebis qui me sont confiées. En cette Journée mondiale de prière pour les vocations, nous pouvons certainement invoquer le Vrai Berger de susciter parmi nous des prêtres animés du même amour que Jésus. Notre Église a besoin d’hommes dévoués qui se savent aimer de Jésus et qui le connaissent bien pour le faire connaître aux autres.
Dans l’Archidiocèse d’Ottawa-Cornwall, nous avons présentement 8 séminaristes, dont deux seront ordonnés prêtres bientôt et trois autres deviendront diacres. C’est une grande joie pour un évêque de célébrer l’ordination d’une personne qui répond généreusement à l’appel de Dieu. Assurons ces séminaristes de nos prières et de notre soutien, et n’ayons pas peur d’en interpeler de nouveaux à considérer cette vie enrichissante à la suite du Christ.
Porteurs d’espérance durant la pandémie
Frappés par une troisième vague qui déstabilise une fois de plus nos vies, je remarque que le prolongement de la pandémie suscite chez un bon nombre de catholiques la frustration de se voir enlever certains privilèges ou certaines libertés. Les restrictions imposées sont sévères et peuvent éprouver notre patience. Personne n’est heureux de voir nos églises limitées à 10 personnes pour la célébration de la messe. On est tous « tannés » de porter un masque et de pratiquer le confinement. L’information qui circule parmi les réseaux sociaux est parsemée de vérités et de faussetés, de sages consignes et de faux complots, qui nous laissent confus et inquiets. Lorsque nous sommes épuisés et stressés, et que bien des réalités sont maintenant hors de notre contrôle, la peur et la méfiance peuvent facilement nous piéger et nous entrainer à prendre des positions qui sèment la dissension, le doute et la révolte. Même les gens les plus bien-intentionnés, se retrouvent malheureusement dans des camps qui cherchent à reprendre le contrôle en accusant à droite et à gauche les autorités publiques et à semer la division. Il semblerait, qu’habités des frustrations actuelles, nous sommes nombreux à jeter le blâme sur ceux et celles qui ont le devoir de voir au bien-être de tous et de critiquer leurs décisions. Soyez assurés que je ne donne aucun appui à des groupes, mêmes ceux qui s’identifient comme catholiques et qui cherchent à soulever la discorde et la révolte.
En tant que votre Pasteur, je tiens à protéger mes brebis et les conduire sur le chemin de l’espérance. Soyons prudents. Assurons-nous d’être porteur d’un message qui donne confiance et qui nous unit. Je peux comprendre que nous partageons des opinions diverses sur différentes réalités de la pandémie. Mais je suis d’avis que nous devons collaborer, comme Église, avec nos dirigeants gouvernementaux pour lutter contre cette pandémie. Même si les directives ne nous plaisent pas, il me parait essentiel de prendre les mesures nécessaires pour sauver la vie des personnes qui peuplent nos familles, nos paroisses et nos communautés.
Les évêques de l’Ontario, depuis le début de la pandémie, travaillent de près avec le Premier ministre de l’Ontario afin d’assurer qu’il comprenne la valeur essentielle de nos rassemblements liturgiques et notre vie sacramentelle. Les protocoles pour assurer un milieu sanitaire et sécuritaire dans nos églises ont été développés en partenariat avec les autorités de la santé publique. Nous avons fait preuve d’un excellent travail et le gouvernement reconnait nos efforts. Il est important de constater que, malheureusement, ce ne sont pas tous les regroupements religieux qui ont élaboré des protocoles similaires et qui les mettent en pratique. Dans ses directives adressées aux différents lieux de culte, le gouvernement doit traiter tout le monde également ; cela peut sembler injuste. Je peux vous assurer que la consigne de limiter nos nombres dans nos églises pour le moment présent est dû au fait que la situation une fois de plus est rendue très sérieuse et c’est le temps de prendre les grands moyens.
Comme évêque, je choisis de faire de mon mieux pour collaborer avec l’ensemble de la société à protéger la vie des personnes humaines. Même si je dois faire le grand sacrifice de limiter le nombre de personnes à nos messes, j’opterai de pratiquer la charité pour préserver la santé et la vie de tous. Je sais très bien que cela ne plait pas à tous, mais je vous prie de vous unir à moi afin d’assurer un climat de paix et de sérénité au cours de ces temps difficiles.
SVP, continuez à prier pour moi, comme je le fais pour vous.
Cœur Immaculée de Marie, priez pour nous.
Saint Joseph, priez pour nous.
✠Marcel